Contenu principal

Message d'alerte

Monsieur le Président,

Nous, le Réseau Européen pour la Vie Autonome (European Network on Independent Living - ENIL) et la CHA (Coordination Handicap et Autonomie), souhaitons exprimer notre sérieuse inquiétude sur le projet de créer 1 000 places supplémentaires dans des institutions résidentielles pour les personnes handicapées en France, ce que vous avez annoncé lors de la Conférence Nationale du Handicap le 11 février 2020.

Lire la lettre ouverte en Français

Read the open letter in English

 

Lien vers cet appel à dons sur le site d'helloasso ; cet appel à dons se termine fin février 2020

 

Au Réseau européen pour la vie indépendante - ENIL, nous accueillons la nouvelle année et la nouvelle décennie avec espoir et rêves. L'Europe doit être un lieu où chaque personne handicapée, peu importe son âge, son handicap ou son lieu, a le choix et le contrôle de sa vie, vit de manière indépendante dans la société et fait partie intégrante de sa communauté.

 

Maintenir la pression n'est pas quelque chose de facile à faire et nécessite souvent un combat pour être atteint. Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte que nous avons entamée il y a 31 ans, en poursuivant nos efforts et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les décideurs européens à opérer ces changements décisifs.

 

À l'heure actuelle, avec bon nombre d'entre vous, nous nous sommes battus avec persévérance pour surmonter les obstacles et nous avons réussi à réussir.

Comme vous le savez probablement, le financement de base d'ENIL de la Commission européenne a cessé fin 2017, ce qui rend notre travail de plaidoyer encore plus difficile. Nous ne pouvons continuer d'exister et de défendre que grâce aux dons reçus de certains de nos membres. Il y a eu des opportunités de recevoir d'autres ressources, mais cela ne suffit pas pour faire face aux nombreuses menaces qui nous attendent.

 

ENIL continue d'avoir une adhésion gratuite pour tous, car nous sommes conscients que beaucoup sont eux-mêmes confrontés à des difficultés financières. Néanmoins, nous nous adressons aux organisations membres pour solliciter des dons afin d'aider ENIL à maintenir la pression sur la Commission européenne et à pouvoir continuer à soutenir nos membres à travers l'Europe.

 

Il n'y a pas d'objectifs de financement spécifiques et tous les dons reçus, qu'ils soient grands ou petits, sont tout aussi précieux pour nous et nous ne faisons aucun jugement.

 

Si vous croyez, comme nous, que notre travail est important pour le mouvement de la vie autonome et que vous souhaitez que nous continuions, vous pouvez nous soutenir à votre convenance. 

Si vous avez des questions concernant cette demande, n'hésitez pas à nous contacter. Nous serons ravi de répondre à toutes vos questions.

 

En attendant, nous tenons à vous remercier d'avoir pris le temps de lire ceci et d'avoir envisagé un éventuel don et soutien.

Le 5 novembre 2019

Communiqué  :

NON à une remise en cause du droit à la compensation du handicap  !

La Commission des affaires sociales du Sénat vient d’adopter une proposition de loi du sénateur Milon présentée comme « visant à améliorer l’accès à la prestation de compensation du handicap » (PCH). En réalité, cette proposition de loi, qui n’a pas été soumise pour avis au Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH), remet dramatiquement en cause le droit à la compensation du handicap.

En effet, son article 2 vise à réduire la portée des Fonds Départementaux de Compensation du Handicap. Ces fonds avaient été créés par la loi du 11 février 2005, avec l’objectif que les personnes en situation de handicap qui supportent de nombreux frais liés à leur handicap n’aient pas à supporter un reste à charge supérieur à 10% de leurs ressources. La proposition de loi votée par le Sénat voudrait que ce soit seulement « dans la limite des financements du fonds départemental de compensation » que celui-ci intervienne. On se demande bien pourquoi il reste mentionné que « les frais de compensation ne peuvent excéder 10 % des ressources personnelles nettes d’impôts des personnes handicapées » puisqu’en pratique, si le fonds n’a pas le financement suffisant, les personnes resteront nécessairement avec un reste à charge bien supérieur.

Les gouvernements successifs n’ont jamais, durant 14 ans, publié le décret qui aurait permis d’appliquer l’article de la loi de 2005 sur les Fonds Départementaux de Compensation du Handicap. Chaque Fonds Départemental a donc fonctionné avec ses propres règles et selon le bon vouloir de ses contributeurs (Etat, département, autres collectivités territoriales, CPAM, CAF, etc.). L’Etat a toutefois été condamné 2 fois pour non-publication du décret. Cette nouvelle proposition de loi ne vise en fait qu’à restreindre la portée de la loi en fonction des pratiques actuelles et à éviter ainsi une nouvelle condamnation de l’Etat.

Les articles 1 et 3 de cette proposition de loi nous semblent par ailleurs insuffisants :

  • La suppression de la barrière d’âge de 75 ans pour demander la PCH n’est pas suffisante puisqu’il y a une autre barrière d’âge : celle de 60 ans avant laquelle il faudra prouver que le handicap s’est déclaré,

  • Le lissage de la PCH aide humaine sur une période de 6 mois n’est pas satisfaisant : en effet, les besoins en aide humaine peuvent varier au cours de l’année et l’évaluation est faite par les MDPH sur une base annuelle. Il faut donc que la personne handicapée puisse mobiliser les heures dans l’année au rythme où elle en a besoin. Il faut donc un lissage annuel et non semestriel.

Enfin, l’article 4 qui instaure des groupes de travail pour réfléchir sur le transport et les prestations pour les enfants handicapés nous semble superflu : il n’est pas nécessaire d’en passer par la loi pour créer un groupe de travail.

Cette proposition de loi, si son article 2 devait être adopté par l’Assemblée Nationale, conduirait inéluctablement à la négation concrète de la volonté du législateur de 2005 de dégager les moyens pour apporter toutes les aides techniques ou humaines nécessaires pour compenser le handicap et permettre ainsi aux personnes concernées d’atteindre, via ces aides, toute l’autonomie dont elles seraient capables pour une véritable « inclusion » dans la société ! C’est pourquoi la Coordination Handicap et Autonomie ne peut que s’opposer à cette proposition de loi et appelle l'ensemble des Associations à prendre toutes leurs responsabilités et l'ensemble des personnes concernées à se mobiliser devant cette nouvelle tentative de régression du droit à l'autonomie, droit récemment réaffirmé par la Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées.

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et 06.99.35.89.07

 

lien vers pdf